Les conseilleurs …

Sur internet foisonnent nombre de gens qui vendent des conseils. Qui sont-ils ?
Que valent leurs conseils, comment reconnaitre un conseil de qualité ?

Les conseilleurs ne sont pas les payeurs.

Que vaut cet adage ? C’est vrai que quelqu’un qui conseil et qui ne risque rien quant aux conseils qu’il donne ne devrait pas inspirer confiance.

Les coaches et autres gourous

Je vois beaucoup de gens qui ayant acheté quelques appartements ou bien ayant trouvé une martingale écrivent force livres, animent force webinaire. C’est facile (pour eux) ça ne coûte rien (pour eux)…. et si vous vous loupez ça ne sera que votre faute. Ils ne prennent aucun risque. Vous, vous prenez tous les risques. Est-ce que quelques réussites permettent de prétendre connaître “la méthode” ?

Et puis qu’est-ce qu’on appelle réussite ? J’ai vu tellement de gens prétendre que leurs biens étaient autofinancés. ça serait un bel exemple d’enrichissement … À la condition qu’en creusant on ne s’aperçoive pas qu’ils ont oubliés certains frais (ça va des charges de copropriété en passant par la taxe foncière jusqu’aux provisions pour les futurs travaux de ravalement de façade etc)

J’ai même vu des gens appliquer stricto sensu des stratégies venus d’autres pays (j’ai des noms de méthodes connues en France dont les origines sont américaines). Ceux qui colportent ces méthodes sont encore plus néfastes. Ils n’ont même pas compris les méthodes expliquées. Ils ne savent même pas les adapter à un autre environnement, fut-il légèrement différent. Cela illustre parfaitement le dicton “quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt”.

La famille, les amis

Comment leur en vouloir ? Ils nous donnent des conseils gratuitement. Tout ce qu’ils veulent c’est faire notre bien. Pour autant ils ne connaissent parfois rien que les “on dit”. Ils donnent des conseils d’après leurs a priori et non pas d’après des analyses rigoureuses. Ils illustrent un autre dicton : l’enfer est pavé de bonnes intentions (mais ça reste l’enfer)

A qui faire confiance ?

Quelqu’un qui conseille doit avoir de l’expérience. Avoir acquis trois ou six appartements ne suffi pas. Posséder un immeuble ou un patrimoine de 1 million n’est pas non plus une preuve de réussite. Il suffit de faire quelques emprunts. C’est déjà très bien, c’est déjà avoir osé. Mais pour autant, est-ce une preuve qu’on saura formuler son expérience pour vous aider dans votre cas particulier ? Avoir réussi à faire X% de plus-value sur ses placements financiers n’est pas une preuve de réussite. C’est peut être juste avoir joué le bon cheval sur la bonne course (et encore une fois : quels étaient les frais oubliés des opérations ?)

Les habilitations

En France, nous avons un système très contraignant, mais très protecteur pour le consommateur. Les conseils et les transactions (financières ou immobilières) ne peuvent être réalisés que par des personnes ou des cabinets possédants des habilitations. Malheureusement il existe des astuces pour contourner ces obligations. Quelqu’un pourra prétendre faire votre éducation financière (même en étant rétribué). Mais pour autant il va vous laisser réaliser votre investissement tout seul . Vous êtes le seul responsable de cet investissement et serez le seul à blâmer si “on” ne vous a pas tout expliqué. Si en revanche la personne vous accompagne depuis votre éducation jusqu’à votre investissement et qu’il est identifié en tant qu’intermédiaire dans l’opération, il engage sa responsabilité par l’intermédiaire d’un devoir de conseil. Grace à la réglementation, il doit non seulement vous expliquer les avantages mais surtout il doit vous mettre en garde des risques que comporte l’opération.

Les intermédiaires d’assurance

La profession est vaste puisqu’elle couvre tant l’assurance de votre voiture que les prévoyances. Dans son champ d’action sont aussi les assurances-vies et certains placements concurrents des produits bancaires (PEA assurance par exemple).

Un conseilleur doit s’engager un minimum quant à votre réussite. Si vous suivez ses conseils et que cela ne marche pas, il faut qu’il puisse “payer” son défaut de conseil.

  • Un employé d’assurance est payé par l’assurance pour vendre ses contrats. Il pourra être très compétent pour connaitre le produit de son employeur.
  • Un agent général exerce en profession libérale. Il est mandaté par un assureur pour vendre ses produits.
  • Un mandataire est un intermédiaire commercial. Il s’agit d’un travailleur indépendant dont le rôle est de présenter les solutions et de guides les clients jusqu’à la souscription.
  • Un courtier est entièrement missionné par le client dans le but de trouver la meilleure solution assurantielle selon le besoin du client. Pour remplir sa mission il analyse un nombre suffisant de contrats d’assurance pour présenter la meilleure solution à ses clients.

Le secteur est contrôlé par l’ACPR : autorité de contrôle prudentiel et de régulation. Depuis 2007, l’ORIAS liste tous les intervenants qui possèdent une habilitation dans ce domaine. Bref, quelqu’un qui ne serait pas listé par l’ORIAS n’a juste pas le droit de vous conseiller (tout au plus, peut-il donner son avis tout comme il parait que nous sommes 60 millions de sélectionneurs de foot). Ayez donc le réflexe : le prochain qui vous explique comment marche l’assurance, allez sur https://www.orias.fr et vérifiez s’il a l’habilitation pour vous donner son avis ou bien celle pour vous conseiller.

Les services bancaires

Plus exactement les opérations de banque et services de paiement fonctionnent un peu comme le domaine de l’assurance. Il y a des employés de banque, payés par la banque pour réaliser des opérations et à l’autre bout il y a des courtiers, missionnés par les clients (les plus connus étant ceux qui vont vous chercher un prêt bancaire au meilleur taux).

Depuis 2013, l’ORIAS recense aussi tous les intermédiaires bancaires. Ayez donc, là aussi, le réflexe de vérifier les habilitations de vos interlocuteurs pour vérifier s’il agit en tant que professionnel où s’il donne son avis sans aucune responsabilité de sa part.

Le conseil en investissement financier

Le conseil en investissement financier (CIF) est un métier réglementé, créé par la
loi de sécurité financière en 2003. L’activité est contrôlée par l’AMF (autorité des marchés financiers). Un CIF peut vous aider pour réaliser des opérations concernant des instruments financiers. Très souvent (toujours ?) un CIF aura les habilitations pour intervenir sur le domaine des assurances et des services bancaires. Il s’agit donc d’une infime minorité de professionnels habilités à réaliser un conseil sur l’ensemble des objectifs des clients.

orias inscription Agrement

Les transactions immobilières

Encore une fois, tout le monde peut vous donner son avis sur le bien immobilier vu dans les petites annonces. Seul un professionnel habilité par la loi Hoguet pourra vous aider à trouver et analyser un bien (par un mandat de recherche). L’habilitation s’appelle une carte de transaction immobilière (dite carte T).

… mais pas que les habilitations

Vous semblerait-il pertinent de demander des conseils nutritionnels à un boucher ? Bien sur, il pourra vous conseiller pour la viande mais quid du vin voire d’opter pour du poisson ou des légumes ? De la même façon, nous ne pouvons que recommander d’avoir recours à un professionnel multi habilité. C’est le seul qui pourra analyser l’intégralité de votre situation et vous accompagner sur l’ensemble des produits d’investissement.

Pour autant les habilitations ne font pas tout. Chaque conseiller possède sa méthode de travail. Choisissez une méthode qui vous permette de souscrire en toute confiance. Notre mission a toujours été pédagogique de façon à ce que l’investisseur puisse prendre sa décision en toute connaissance de cause.

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