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📈 Les news qui ont fait bouger les marchés cette semaine

  • Baisse des marchés financiers

Il aura fallu attendre la sixième semaine boursière de l’année 2023 pour assister à une baisse hebdomadaire sur de nombreux marchés mondiaux. Sans exception, les principaux indices américains et français ont terminé la semaine dans le rouge, la plus forte baisse hebdomadaire en France revenant à l’indice représentatif des actions les plus liquides de la Bourse de Paris, le SBF 120, avec un repli de 1,51%. Aux Etats-Unis, le baromètre des petites valeurs, le S&P 600, est arrivé en tête des plus fortes baisses hebdomadaires avec une perte de 3,46%. Il semblerait que les perspectives des taux directeurs de la banque centrale américaine ne mettent pas à l’aise. Ou plutôt, que l’optimisme débridé du début d’année est un peu excessif. Un peu de prudence donc en attendant la prochaine statistique susceptible de relancer ou non la machine. Et ça sera mardi avec les chiffres de l’inflation aux Etats-Unis en janvier. 

  • Le marché obligataire américain

La réponse du marché obligataire américain aux changements de perspectives sur la politique monétaire a été assez prononcée. Ainsi, le taux d’intérêt sur les emprunts d’Etat américains (Treasuries) à 10 ans a gagné près de 30 pb en quelques jours, avec, sans surprise, le taux réel comme principal contributeur à cette remontée. La réponse sur les marchés d’actions est toute autre et la hausse des cours s’est poursuivie. D’un point de vue macroéconomique, la réponse des bourses pourrait se justifier par une lecture différente du cycle économique. En particulier, l’idée, soutenue par le président de la Fed, d’un atterrissage en douceur de l’économie, avec finalement des politiques monétaires moins agressives qu’attendu, justifierait des valorisations plus élevées. 

  • La baisse des taux directeurs de la BCE ne sera pas pour maintenant

En Europe, alors que la BCE avait adopté un ton moins conciliant que Monsieur Jérôme Powell la semaine dernière, le marché avait entrevu la possibilité de baisses de taux par la BCE fin 2023. Ceci est maintenant effacé. Certains membres du conseil des gouverneurs de la BCE ont déclaré que non seulement le resserrement de la politique monétaire avait eu peu d’impact pour l’instant, mais surtout ont rappelé que les taux directeurs devaient monter encore significativement, défendant une hausse des taux en mars de 50 pb et la continuation du mouvement après cette date. Ainsi, les taux à 10 ans allemand a gagné près de 30 pb depuis le point bas de la fin de la semaine dernière.

🗓️ Le dossier de la semaine : comprendre les différents leviers de l’optimisation fiscale

Cette semaine, débutons une nouvelle série. Après avoir étudié différentes thématiques d’investissement (intelligence artificielle, smart cities, l’eau…), et si nous en apprenions plus sur les différents leviers de l’optimisation fiscale ? Pour bien commencer notre apprentissage, nous ne rentrerons pas dans le détail d’un des leviers cette semaine. Nous allons commencer par comprendre un point qui à mon sens est fondamental : la différence entre la déduction, la réduction et le crédit d’impôt. 

Dans le monde fiscal, il existe plusieurs termes qui peuvent être confondus ou mal compris, notamment déduction, réduction et crédit d’impôt. Chacun de ces termes a une signification différente et peut affecter votre obligation fiscale de manière différente. Il est donc important de comprendre les différences entre ces termes afin de pouvoir les utiliser à votre avantage. Cet article se penchera sur les définitions et les différences fondamentales entre la déduction, la réduction et le crédit d’impôt. Nous explorerons les manières dont ces termes peuvent être utilisés pour réduire vos impôts et comment ils peuvent être affectés par les politiques fiscales en constante évolution.

1. La déduction d’impôt

La déduction d’impôt, connue aussi sous le nom de déduction fiscale, est un droit de diminuer le montant global des revenus déclarés. Elle intervient donc avant le calcul de l’impôt, au moment de déclarer ses revenus. Par exemple, l’abattement des frais réels fait partie des déductions d’impôt. Si la déduction d’impôt concerne tous les ménages imposables, elle n’est vraiment intéressante que pour les foyers lourdement imposés. En effet, les sommes déductibles ne sont souvent pas limitées dans leur montant (ou fixées à un plafond élevé). L’impact en termes d’économie est alors plus fort qu’avec une simple réduction d’impôt.

La déduction fiscale est donc une somme qui est enlevée :

  • du revenu brut global (ex : la pension alimentaire de vos enfants)
  • d’un revenu catégoriel (ex : les frais professionnels déduits de la catégorie “traitements et salaires”)

Si, par exemple, vous avez 2 000 € euros de frais professionnels, vous devez déduire cette somme de vos revenus lors de votre déclaration. Gardez bien tous les justificatifs, car en cas de contrôle de l’administration fiscale peut vous les réclamer.

Exemples de dépenses ouvrant droit à une déduction d’impôt : 

  • Versement dans un Plan Epargne Retraite 
  • Charges déductibles comme les frais réels déductibles 
  • Pensions alimentaires 
  • Frais liés à l’hébergement d’une personne de plus de 75 ans sans lien de parenté

2. La réduction d’impôt

La réduction d’impôt intervient quant à elle après le calcul de l’impôt sur le revenu. Elle consiste à soustraire une somme du montant total de l’impôt dû. Contrairement à la déduction fiscale, la réduction d’impôt réduit directement le montant d’impôt dû. Cependant, il est important de noter que seuls les contribuables soumis à l’impôt peuvent bénéficier de cette réduction.

Si la réduction d’impôt est supérieure au montant d’impôt dû, le contribuable ne bénéficiera pas de compensation. Il est donc nécessaire de payer suffisamment d’impôts pour pouvoir profiter de cette réduction. Les réductions d’impôt les plus courantes sont liées à des dons à des associations ou à des dispositifs de défiscalisation.

Par exemple, si vous avez acheté un appartement en utilisant le dispositif Pinel pour 150 000 €, vous pouvez bénéficier d’une réduction d’impôt allant jusqu’à 21 % du montant total, soit une réduction de 31 500 € répartie sur 12 ans.

Les personnes qui déclarent l’année N, pour leurs revenus N-1, des dépenses ouvrant droit aux réductions d’impôt bénéficient d’un versement en 2 temps : un acompte de 60 % en janvier (calculé sur la base des réductions d’impôt portées dans la déclaration de revenus de l’année N – 1) et le solde à l’été (sur la base de la déclaration des revenus effectuée au printemps). En cas de baisse ou de cessation des dépenses ouvrant droit à la réduction d’impôt, l’acompte versé en janvier doit être remboursé en partie ou totalement. Pour éviter le remboursement d’un éventuel trop-perçu, il est possible de moduler ou de renoncer au versement de l’acompte chaque année début décembre. Dans tous les cas, les montants ouvrant droit à une réduction d’impôt doivent être indiqués lors de la déclaration de revenus.

Exemples de dépenses ouvrant droit à réduction d’impôt : 

  • Versements, dons et cotisations à des organismes ou œuvres d’intérêt général
  • Mécénat d’entreprise (article 238 bis du Code général des impôts)
  • Frais de scolarisation des enfants à charge
  • Frais de dépendance et d’hébergement
  • Prestations compensatoires en cas de divorce
  • Primes d’assurances sur la vie, de rente-survie et d’épargne-handicap
  • Souscription au capital de petites et moyennes entreprises
  • Souscription au capital d’entreprises de presse
  • Emprunts contractés pour la reprise d’une PME
  • Intérêts perçus en cas de cession d’une exploitation agricole avec paiement différé
  • Loueurs en meublé non professionnels – loi Censi-bouvard
  • Rénovation d’une résidence de tourisme
  • Secteur locatif privé : dispositif Scellier
  • Secteur locatif privé : dispositif Pinel
  • Secteur locatif privé : dispositif Duflot
  • Souscriptions de parts de FCPI et de FIP
  • Souscriptions au capital de SOFICA
  • Dépenses de restauration immobilière dans le cadre de la loi Malraux

(dispositif prolongé jusqu’au 31 décembre 2022 par l’article 160 de la loi de finances pour 2020)

  • Travaux de conservation ou de restaurations d’objets mobiliers classés monuments historiques
  • Investissements et travaux réalisés dans le secteur forestier
  • Cotisations versées pour la prévention des incendies de forêt

3. Le crédit d’impôt 

Le crédit d’impôt, comme la réduction fiscale, est une somme déduite du montant total d’impôt dû. Cependant, contrairement à la réduction d’impôt, si le montant du crédit d’impôt est supérieur à l’impôt, le surplus sera remboursé par la Direction Générale des Finances Publiques (à partir de 8€). Le crédit d’impôt est destiné à tous les ménages et concerne, entre autres, certains travaux effectués sur une résidence principale, les frais de garde d’enfants et les emplois à domicile. 

Par exemple, si vous avez réalisé des travaux d’un montant de 1 500 € et que votre impôt total s’élève à 1 000 €, vous bénéficierez d’un crédit d’impôt de 500 €.

Exemples de dépenses ouvrant droit à un crédit d’impôt : 

  • Emploi d’un salarié à domicile
  • Frais pour garde d’enfants de moins de 6 ans
  • Crédit d’impôt famille
  • Habitation principale : aide aux personnes
  • Cotisations syndicales des salariés et pensionnés
  • Premier abonnement à un journal, à une publication périodique ou à un service de presse en ligne d’information politique et générale
  • Achat et installation d’un système de charge pour véhicule électrique
  1. Attention au plafonnement global des niches fiscales 

Le plafonnement global des avantages fiscaux (niches fiscales) consiste à limiter le montant des avantages fiscaux dont vous pouvez bénéficier chaque année pour le calcul de l’impôt sur le revenu. Pour l’imposition 2023 de vos revenus de 2022, le total de vos avantages fiscaux ne peut pas vous procurer une diminution du montant de l’impôt dû supérieure à 10 000 €.

Par exemple, pour un foyer fiscal qui bénéficie d’un crédit d’impôt pour emploi à domicile de 6 000 € et d’une réduction d’impôt pour investissement locatif Pinel de 5 000 €.

6 000 € + 5 000 € = 11 000 €.

Le montant dépasse la limite de plafonnement global. Leur avantage fiscal est donc limité à 10 000 €.

(À savoir : le plafonnement est le même pour tous les foyers fiscaux, que vous soyez seul ou en couple, avec ou sans personne à charge)

Toutefois, certains dispositifs ne rentrent pas dans le calcul. C’est le cas des dons aux associations ou des versements dans votre Plan Epargne Retraite. Pour connaître la liste exhaustive des avantages fiscaux concernés par le plafonnement, vous pouvez consulter la brochure pratique de l’impôt sur le revenu. Ce document vous informe également sur l’application et le calcul du plafonnement.

Vous l’aurez compris, les différences entre ces trois dispositifs sont subtiles mais importantes. De plus, au moment de remplir sa déclaration de revenus, nous sommes nombreux à nous demander quelle est la différence entre les trois leviers. Car, pour compliquer la tâche, il faut les renseigner sur un seul et même formulaire : le 2042 RICI.

Dès la semaine prochaine, nous rentrerons dans le détail de ces différents dispositifs afin de les comprendre et de pouvoir, si possible, les exploiter afin de réduire sa note fiscale.

🏠 Immobilier : qu’est-ce que le crowdfunding immobilier ?

Le crowdfunding immobilier est un mode de financement qui a gagné en popularité ces dernières années. En effet, en 2022, le financement participatif dans la pierre a attiré 1,607 milliard d’euros, selon le baromètre du crowdfunding, réalisé par Mazars et Financement participatif France (FPF), dévoilé ce jeudi 9 février. Un total en hausse de plus de 40%, qui permet une fois de plus à ce pan du financement participatif de tirer l’ensemble du secteur vers le haut, à 2,3 milliards d’euros (+25%). “Depuis 2015, 7 milliards d’euros ont été collectés, tous modèles confondus – prêt, don, investissement”, s’est félicité Damien Guermonprez, président de FPF.

Le crowdfunding immobilier consiste à réunir de petits investisseurs pour financer un projet immobilier en ligne. Cette approche permet aux investisseurs de participer à des projets immobiliers qui autrement pourraient être inaccessibles tels que la construction de nouveaux bâtiments, la rénovation de bâtiments existants ou l’achat de terrains pour la construction future. En contrepartie de ce financement, chaque investisseur reçoit une partie du rendement du projet, un coupon connu en avance, en fonction de son investissement. Cette approche de financement permet aux promoteurs immobiliers d’accéder à des fonds supplémentaires, ce qui peut leur permettre de mener à bien des projets qui autrement pourraient ne pas être réalisables.

L’investissement dans le crowdfunding immobilier se distingue de l’investissement dans l’immobilier traditionnel en ce qu’il n’est pas nécessaire d’acheter un bien immobilier en entier. Au lieu de cela, les investisseurs peuvent participer à un projet immobilier en investissant une petite somme d’argent. Quant aux, Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI), il s’en distingue en ce qu’il permet aux investisseurs de participer à un seul projet immobilier spécifique. Niveau fiscalité, l’immense majorité des projets étant financés par emprunt obligataire, ces intérêts sont soumis à la “flat tax” de 30%. 

Le crowdfunding immobilier est recommandé à de multiples typologies d’investisseurs : 

  • Les investisseurs débutants : le crowdfunding immobilier peut être une option d’investissement accessible pour les investisseurs débutants qui cherchent à investir dans l’immobilier sans avoir besoin de gros montants d’argent ou de connaissances approfondies de ce marché.
  • Les investisseurs à la recherche de diversification : le crowdfunding immobilier peut permettre aux investisseurs de diversifier leur portefeuille en ajoutant une exposition à l’immobilier sans avoir à acheter un bien immobilier entier.
  • Les investisseurs à la recherche de rendements élevés : le crowdfunding immobilier peut offrir des rendements potentiellement plus élevés que d’autres options d’investissement, bien qu’il comporte également un risque plus élevé.

Pour résumer, les avantages du crowdfunding immobilier pour un investisseur sont multiples : 

  1. Accès à des investissements immobiliers : le crowdfunding immobilier permet aux investisseurs de participer à des projets immobiliers qui autrement pourraient être inaccessibles.
  2. Diversification : les investisseurs peuvent participer à plusieurs projets immobiliers différents, ce qui leur permet de diversifier leur portefeuille.
  3. Faible montant d’investissement minimum : contrairement à l’investissement dans l’immobilier traditionnel, le Crowdfunding immobilier permet aux investisseurs de participer à des projets immobiliers avec des montants d’investissement relativement faibles.
  4. Rendements attractifs : les projets immobiliers financés par le Crowdfunding peuvent offrir des rendements plus élevés que les investissements dans l’immobilier traditionnel (généralement, entre 8 et 12%). Le taux de rendement interne (TRI) moyen est de 9,4% en 2022. 
  5. Investissement court terme : un projet dure en moyenne 21,4 mois (durée de placement moyenne de 32 plateformes spécialisées). 

Le crowdfunding immobilier peut présenter certains risques pour les investisseurs, notamment :

  1. Risque de perte en capital : tout investissement comporte un certain degré de risque de perte en capital. Il est important de faire une évaluation approfondie des projets immobiliers avant d’investir pour minimiser les risques.
  2. Risque de défaillance de la plateforme : le crowdfunding immobilier est largement dépendant des plateformes en ligne utilisées pour effectuer les transactions. Il est important de choisir une plateforme fiable et bien établie pour minimiser le risque de défaillance de la plateforme.
  3. Risque de variation de la valeur de l’immobilier : la valeur de l’immobilier peut varier en fonction de nombreux facteurs, tels que les taux d’intérêt, les conditions économiques, la demande locative, etc. Les investisseurs doivent être conscients que la valeur de leur investissement peut fluctuer au fil du temps.
  4. Risque de difficulté à vendre les parts : en cas de besoin de liquidité, il peut être difficile de vendre rapidement les parts d’un investissement en crowdfunding immobilier, car les investisseurs sont souvent liés à des contrats à long terme.
  5. Risque de défaillance de l’émetteur : il s’agit du risque de non-paiement des coupons dus par l’émetteur ainsi que le non-remboursement du capital dû à cette échéance. Le taux de défaut, c’est-à-dire les prêts en retard de plus de 6 mois selon la définition retenue par FPF, est toutefois limité, d’après les estimations du baromètre réalisé par Mazars et Financement participatif France (FPF). Ce dernier ne fournit toutefois pas une indication précise et se contente d’une fourchette comprise entre 0 et 9,5%. 

Il est important de tenir compte de ces risques lors de la décision d’investir dans le crowdfunding immobilier et de faire une évaluation approfondie des projets immobiliers avant d’investir. Je vous recommanderai de ne pas mettre vos oeufs dans le même panier est de diversifier au maximum les projets. Il est également recommandé de consulter un conseiller en investissement pour obtenir des conseils sur les options d’investissement les plus appropriées en fonction de sa situation personnelle et de ses objectifs financiers.

🏦 Investissement : l’optimisme dangereux du marché face à l’inflation

Penser que l’inflation retombera aussi vite qu’elle a augmenté, presque comme si rien ne s’était passé ces derniers mois, est simplement dangereux. Bien sûr, l’inflation a commencé à baisser par rapport aux sommets atteints en 40 ans, mais il faudra encore beaucoup plus de temps que prévu pour qu’elle revienne à des niveaux plus normaux de 2 à 3 %. Et voici trois raisons majeures pour lesquelles l’inflation pourrait rester plus élevée pendant plus longtemps et ce que cela signifie pour votre portefeuille et pourquoi vous devez veiller à ne pas être trop optimiste. 

  1. La réouverture de la Chine pourrait alimenter l’inflation mondiale

L’abandon assez récent par la Chine de ses restrictions sur le Covid donne déjà une impulsion bienvenue à la croissance mondiale. Mais on s’attend également à ce qu’elle ait un effet secondaire indésirable : une hausse de l’inflation mondiale à un moment où les banques centrales de la plupart des pays s’efforcent de la maîtriser.

Bloomberg prévoit que la croissance économique de la Chine atteindra 5,8 % cette année, contre 3 % l’année dernière. Si cela se produit, l’inflation mondiale pourrait augmenter de près d’un point de pourcentage au dernier trimestre de 2023, selon le groupe de recherche, qui a modélisé la relation entre la croissance de la Chine, les prix de l’énergie et l’inflation mondiale. Si l’économie chinoise fait encore mieux, avec une croissance de 6,7 % cette année, la hausse de l’inflation mondiale serait plus proche de deux points de pourcentage.

  1. Une forte croissance des revenus réels pourrait entraîner une spirale inflationniste

Malgré tous les licenciements qui font la une des journaux dans les grandes entreprises technologiques (Disney, Google, Amazon…), le marché du travail américain reste très dynamique (les bons chiffres du chômages en sont la preuve, voir l’hebdo 017 de la semaine dernière). Le principal rapport sur le marché du travail pour le mois de janvier a montré que l’économie américaine a créé 517 000 nouveaux emplois en janvier, soit deux fois plus que le mois précédent, ce qui dépasse les estimations des économistes qui tablaient sur 187 000. Dans le même temps, le taux de chômage est tombé à son plus bas niveau en 53 ans. Et comme il y a environ deux fois plus d’offres d’emploi que de chômeurs aux États-Unis, les salaires se sont également améliorés. Après plus de deux ans pendant lesquels les salaires des Américains n’ont pas suivi la hausse des prix à la consommation, les gains horaires réels – c’est-à-dire les gains corrigés de l’inflation – augmentent enfin à nouveau.

Mais il y a un hic : lorsque les revenus dépassent l’inflation, cela entraîne souvent une hausse des dépenses et des prix à la consommation. Qui plus est, la situation ne fait qu’empirer lorsque les entreprises augmentent les prix de leurs biens et services pour compenser la hausse des coûts salariaux. Cette nouvelle hausse de l’inflation pousse à son tour les travailleurs à exiger des salaires encore plus élevés, ce qu’ils peuvent plus facilement obtenir sur un marché du travail en ébullition. Cette boucle conduit à une inflation de plus en plus élevée (c’est-à-dire en spirale).

  1. L’inflation élevée a tendance à persister

L’histoire nous a appris que l’inflation sait résister et s’installer sur la durée. Par exemple, la dernière fois que l’inflation américaine était à deux chiffres, c’était dans les années 70 et 80. Et lorsque le président de la Réserve fédérale (Fed), Paul Volcker, a pris ses fonctions en 1979, il a porté les taux d’intérêt à un niveau sans précédent de 20 %, soit plus de 5 points de pourcentage au-dessus du précédent pic d’inflation. Or, les hausses de taux d’intérêt sont l’une des meilleures armes contre l’inflation. Malgré cela, il a fallu deux ans pour que cette intervention politique extrême ramène l’inflation à la moitié de son niveau record (à environ 7 %) et plus de six ans pour la ramener à l’objectif à long terme de la banque centrale, à savoir 2 %.

Un schéma similaire se retrouve tout au long de l’histoire et dans de nombreux pays différents. Une excellente étude réalisée par Research Affiliates a examiné toutes les périodes où l’inflation a dépassé 4 % dans 14 pays à économie développée entre janvier 1970 et septembre 2022. Voici ce qu’ils ont conclu : le retour à une inflation de 3 % est facile à partir de 4 %, difficile à partir de 6 % et très difficile à partir de 8 % ou plus. Une fois que l’inflation dépasse 8 %, le retour à 3 % prend généralement de 6 à 20 ans, avec une médiane de plus de 10 ans.

En résumé, avec tous ces facteurs qui se combinent pour maintenir l’inflation à un niveau élevé, il sera difficile pour les banques centrales d’annoncer une pause dans leurs cycles de hausse des taux que les investisseurs attendent. Cela signifie probablement que les taux d’intérêt atteindront un sommet plus élevé et resteront plus longtemps à ce niveau. Les projections actuelles prévoient une augmentation des taux jusqu’à un pic d’environ 5,1 % en juillet, suivie d’une réduction, mais si les taux sont portés à 5,5 % et maintenus à ce niveau pour le reste de l’année 2023, cela pourrait causer un choc pour les investisseurs. Dans ce cas, les obligations et les actions pourraient connaître une année difficile, en particulier les actions de croissance. Le dollar américain, quant à lui, pourrait connaître une bonne année si la Fed maintien des taux d’intérêt plus élevés, ce qui attirerait les épargnants et les investisseurs internationaux et ferait grimper sa valeur.

💸 Les annonces d’entreprises à noter de la semaine :

  • BMW investit 800 M€ pour produire des voitures électriques au Mexique.
  • BNP Paribas : la banque a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes et a annoncé un plan de rachat d’actions de 5 Mds€.
  • TotalEnergies obtient deux permis pour le stockage de CO2 en mer du Nord danoise.
  • Danone a inauguré lundi dernier son centre de recherche-développement sur le campus de Paris-Saclay.
  • Casino annule 30,4 M€ d’obligations sur ses souches 2024 et 2026.
  • Softbank : le groupe japonais accuse une lourde perte trimestrielle, alors que le marché anticipait un léger profit.
  • Airbus a reçu 36 commandes et livré 20 avions en janvier.
  • Société Générale : le bénéfice net du T4, 1,16 Md€, dépasse les attentes. Les objectifs 2025 sont confirmés.
  • Microsoft renforce son moteur de recherche Bing par une intelligence artificielle.
  • La justice française va examiner le 9 mai une demande d’indemnisation à hauteur de 250 M€ visant Nestlé, assigné pour « faute lourde » par 55 victimes du scandale sanitaire des pizzas Buitoni.
  • ArcelorMittal : augmente son dividende pour 2022 malgré des résultats en repli au T4.
  • Crédit Agricole : le bénéfice net 2022 en baisse malgré un 4e trimestre « historique ».
  • Vinci : le groupe table sur une progression du chiffre d’affaires et du résultat opérationnel en 2023.
  • Les familles Peugeot et Dassault pourraient investir dans Rothschild & Co, selon Les Echos.
  • L’Etat français détient près de 96% du capital d’Electricité de France à l’issue de l’offre publique. Le retrait obligatoire attendra le recours pendant devant la Cour d’appel à l’initiative d’actionnaires minoritaires mécontents.
  • Bouygues Telecom condamné par le tribunal de commerce à verser 308 M€ à Free Mobile, va faire appel.
  • Inditex, propriétaire de Zara, accepte une augmentation de salaire de 20% en Espagne.
  • Deliveroo pourrait licencier près d’un salarié sur dix.

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