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Alors que les projets immobiliers sont à l’arrêt dans la majorité des cas en raison du confinement, les investisseurs immobiliers font face à une situation sans précédent. Si vous êtes dans ce cas, nous avons interrogé Stéphane Desquartiers, afin de vous apporter un éclairage sur les conséquences de la crise du coronavirus sur votre investissement locatif : qu’il soit déjà finalisé ou en cours.

Quelles sont les conséquences du confinement sur les projets des investisseurs ?

Stéphane Desquartiers : Les projets immobiliers les plus avancés continuent tant bien que mal (montage des dossiers bancaires avec transmission des pièces par mail, signatures électroniques de contrat VEFA par exemple) mais il n’y a pas de nouveaux projets lancés et il n’y en aura pas avant la fin du confinement. En ce début de crise, ce n’est pas la priorité des Français.

Quels sont vos conseils à ceux qui allaient faire un investissement locatif (compromis signés, ou acte authentique en attente) ?

Stéphane Desquartiers : Il y aura inévitablement quelques semaines de décalage. Pour les ventes dans l’ancien, il est possible de signer des actes en visioconférence si les notaires sont équipés, mais pour les ventes en VEFA cela ne fonctionne pas. La situation va peut-être évoluer et le ministre du Logement Julien Denormandie s’est emparé du sujet pour permettre aux ventes en état futur d’achèvement d’être également possible en visioconférence.

Que dire à ceux dont le projet est sur les rails et qui ont déjà un locataire en place ?

Stéphane Desquartiers : Les mesures de compensation des revenus sont en place (chômage partiel, arrêt maladie pour s’occuper des enfants, prime pour les indépendants) donc cela devrait permettre à la grande majorité des Français de faire face aux échéances de loyers et de crédits immobiliers. Il y aura quand même quelques retards à prévoir, notamment pour les propriétaires de murs de boutiques et bureaux, eu égard aux possibilités de report de loyers pour les entreprises. A noter que les SCPI orientées bureaux et commerces risquent de voir leur rendement chuter en 2020 pour ces mêmes raisons.

Que dire à ceux qui n’avaient pas encore de locataires et qui paient un crédit à vide ?

Stéphane Desquartiers : Relisez vos offres de prêts ou interrogez votre banquier ou courtier, il existe dans la plupart des financement « investisseurs » la possibilité de reporter 3 mensualités (ou plus) de crédit sans pénalités. Sinon il y aura là aussi quelques semaines de décalage mais les locataires en zones tendues seront toujours là après le confinement, et ils prospectent sur les sites d’annonces leur futur logement en attendant.

Comment voyez-vous le marché après cette crise ?

Stéphane Desquartiers : Nous allons perdre des acheteurs à court terme, le volume des ventes en 2020 sera inévitablement impacté, ne serait-ce qu’avec deux mois d’arrêt quasi-total des transactions immobilières. Mais je pense que le marché va tenir parce que les fondamentaux qui avaient fait de 2019 une année exceptionnelle sont toujours là et sont même, pour certains, renforcés par la crise sanitaire : les taux bas, les rendements très compétitifs sur le locatif, les incertitudes sur la retraite (ou plutôt les certitudes d’une baisse des pensions) et surtout la valeur refuge que représente l’immobilier. Les prix immobiliers vont peut-être baisser à la marge dans les mois à venir mais ils se rattraperont sans doute d’ici la fin de l’année, si les banques sont au rendez-vous pour prêter également, ce qui sera un critère déterminant de sortie de crise.

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